Vl'a la bête en photos!
# 3851 GT Ex Fabrizio Violati issue de sa superbe collection Maranello Rosso (Musée situé à Saint Marin)
Une grande partie des Ferrari de la collection Maranello Rosso du regretté Fabrizio Violati, décédé en 2010 sera dispersée. La pièce maîtresse de cette sélection de dix véhicules provenant de l'une des plus anciennes collection de Ferrari du monde est rien moins que l'une des trente-six 250 GTO produites entre 1962 et 1964. Bonhams qui va disperser cette collection de San Marin s'est empressé d'annoncer que cette «Joconde» de l'automobile sera vendue sans prix de réserve. La liste n'a pas encore été dévoilée mais l'on sait que le pilote-collectionneur italien possédait aussi quelques uns des prototypes emblématiques du Cavallino Rampante. Sa collection comptait ainsi une 275 P, une 330 P2, une 330 P3, une 365 GTB/4 Daytona Groupe 4, une 250 GT Passo Corto, une 250 GT Tour de France châssis long et une 250 GTO.
La GTO de Violati sur la grille de départ d'une course sur le circuit Paul Ricard.
La présence d'une 250 GTO dans une vente publique est à elle seule un événement. Ces dernières années, plusieurs châssis ont changé de mains mais il faut remonter au 7 décembre 1991 pour retrouver la trace de la dernière 250 GTO proposée aux enchères. Ce jour-là, au palais des Congrès, l'exemplaire proposé par Me Hervé Poulain, le châssis #3445 GT, ne changea pas de mains, comme d'ailleurs les treize autres lots présentés. La GTO n'arriva pas à faire mieux que 28 millions de francs. Le vendeur Rob Lamplough en voulait 35 millions. C'est la somme que pourrait bien atteindre la GTO de Violati mais libellée en euros! En effet, la dernière GTO à avoir changé de mains de gré à gré a atteint la somme mirobolante de 50 millions de dollars.
La GTO à la Coppa Consuma en 1964. Crédit TO GPL - Goddard Picture Library
La GTO proposée par Bonhams n'est pas l'exemplaire qui possède le plus copieux palmarès mais elle peut s'enorgueillir d'être entre les mains du même propriétaire depuis 1965. C'est en effet à partir de cette année-là, où Ferrari remporte la dernière de ses neuf victoires dans la Sarthe, que Fabrizio Violati se porte acquéreur de la fameuse berlinette de compétition répertoriée sous le numéro de châssis #3851 GT. Française à l'origine, cette GTO gris clair a été commandée par le pilote lorrain Jo Schlesser et l'ancien champion de ski Henri Oreiller. Ils en prennent livraison peu avant l'épreuve du Tour de France Automobile de septembre 1962. Les deux compères terminent sur la seconde marche du podium de la classique française. La GTO est ensuite engagée aux Coupes du Salon qui se déroulent le 7 octobre sur le circuit de Linas-Montlhéry, en région parisienne. La voiture est pilotée par Henri Oreiller.
La GTO 3851 GT à la suite de l'accident de Henri Oreiller.
Ce sera la dernière course du champion olympique de descente à ski reconverti dans la course automobile. A l'amorce du quatorzième tour, la GTO se dérobe à l'entrée de la ligne droite des stands. A la suite de l'éclatement d'un pneumatique, la GTO échappe au contrôle de son pilote et vient s'encastrer dans la tour de contrôle de l'autodrome. Henri Oreiller ne survivra pas à l'enfoncement du levier de vitesses de la berlinette italienne dans le ventre. L'épave de la voiture est envoyée à l'usine à Maranello où elle est reconstruite et repeinte en rouge. Elle est vendue à Paolo Colombo en 1963. A son volant, le pilote italien signe de nombreux succès en courses de côte, tout comme Ernesto Prinoth, le troisième propriétaire. En 1965, il cède la voiture à Fabrizio Violati, alors âgé que de 29 ans. Héritier d'une famille d'industriels, Violati se passionne pour les voitures de sport et la compétition automobile. Il participera d'ailleurs à deux reprises aux 24 Heures du Mans au volant d'une Ferrari BB 512 LM engagée par la Scuderia Bellancauto qu'il a fondée. On le verra aussi participer à de nombreuses courses réservées aux voitures anciennes avec la GTO et certains des prototypes Ferrari de sa collection.
Alors que tous les clignotants sont au vert concernant le marché des voitures de collection, on doit s'attendre à voir les belles de la collection Maranello Rosso réaliser de nouveaux records.
Et l'on sait ce qu'il en est advenu, un nouveau record!
Il est regrettable de voir que de si belles collections soient dispersées à travers le monde.