1954 250 Monza # 22 V Carrera Panamericana


- 250 MONZA
- Après pas mal de recherches sur la 250 Monza, (et de prises de têtes

- 1954 : Naissance de la dernière biplace de course à moteur V12 avant le passage aux 4 cylindres en ligne. D’une puissance de 240 Ch., elle est équipée d’un essieu De Dion à l’arrière. Sa courte carrière sera jalonnée de nombreuses victoires.
Certaines des plus grandes Ferrari de l’histoire ont connu une carrière très courte, au moins dans le domaine de la compétition. Il s’agit des modèles de transition comme la 250 Monza, marquant la fin de l’époque des sports à moteur V12 avant le passage aux 4 cylindres. Pourtant ce sont les expériences menées avec la 250 Monza qui, après 2 ans d’interruption, ont permis à la firme de Maranello le retour aux moteurs V12 avec la 290 MM et surtout la 250 TR, la reine des années 50. En lisant la fiche technique de la 250 Monza, on s’aperçoit que c’est une auto très différente de celles qui l’ont précédée et de celles qui la suivront.
A y regarder de plus prés, on a le sentiment qu’il s’agit d’une voiture hybride : sa carrosserie n’est pas très originale tandis que sa mécanique semble formée de l’assemblage de plusieurs voitures. Le châssis en tubes d’acier à section elliptique est semblable par sa forme et ses dimensions à celui de la 750 Monza. A en croire certaines sources, toutefois, il est légèrement plus long afin d’y loger le volumineux V12. Cela permettra d’ailleurs de tester de nouveaux dispositifs qui se révéleront très précieux par la suite.
Le moteur est pratiquement identique à celui de la 250 MM de 1952 hormis le double allumage et la présence de 2 magnétos à la place des allumeurs. La puissance (240 Ch à 7200 t/mn) reste inchangée. Comme l’indique le sigle de la voiture, suivant la nomenclature traditionnellement adoptée par Ferrari, il s’agit d’un V12 d’environ 3L de cylindrée, parfaitement carré (l’alésage et la course sont tous deux de 68 mm), et donc assez différent des moteur super carrés c’est dire à course courte qui équiperont par la suite les 250 GT et les versions de compétition. L’alimentation est assurée par 3 carburateurs Weber quadruple corps, à l’appétit robuste.
En revanche, la transmission est différente de celle de la 250 MM : la boîte de vitesses est toujours à 4 rapports, mais elle transmet mieux la puissance, aux roues motrices puisque celle-ci est de type De Dion à lame transversale et non pas à essieu rigide comme sur les autres Ferrari. Il s’agit alors d’un nouveau dispositif pour les sport-prototypes à 12 cylindres, dispositif qui sera repris sur la 290 MM voiture plus puissante.
Les carrosseries qui habillent les 250 Monza ne sont pas très originales, puisqu’elles empruntent leurs formes à d’autres modèles : les 2 spiders Pinin Farina ressemblent fort à la 375 MM et au 500 Mondial. Les 2 voitures suivantes, réalisées par Scaglietti, ont une carrosserie de type barquette similaire aux 750 Monza de la même époque. Bref, il est pratiquement impossible de différencier toutes ces voitures les unes des autres au premier coup d’œil. La production des 250 Monza se limitera à ces 5 exemplaires (si l’on compte 00466/M voiture labo), toutes à carrosserie ouvertes. De ces 5 autos les 2 premières (0420/M et 0432/M) sont signées Pinin Farina, tandis que (0442/M et 0446/M) sont habillées par Scaglietti inspirée de la fameuse 166 d’Alfredo (Dino) Ferrari, un modèle qui imposera pendant des années son style parmi les voitures de sport de Maranello. Au point que, vers la fin des années 50, la 0432/M, initialement carrossée par Pinin Farina, est refaite par Scaglietti. 466/M utilisera quant à elle une carrosserie Pininfarina.
La première sortie officielle coïncide avec les 12 H de Hyères, le 6 juin 1954. C’est un début doublement victorieux : non content d’être les premiers à franchir la ligne d’arrivée, Maurice Trintignant et Luigi Piotti remportent également la victoire finale suivant l’indice de performance, un succès remarquable pour une voiture de grosse cylindrée (en général ce sont les voitures de 1000 à 15000 cm3 qui reçoivent cette récompense attribuée au terme d’un calcul compliqué). Plus tard, Enzo Ferrari lui-même évoquera cette performance en des termes extrêmement élogieux. Pour la petite histoire, la voiture de Trintignant et de Piotti est la toute 1ère Monza dotée d’une carrosserie spider Pininfarina.

- 6 juin 1954 : 12 Heures d’Hyères, Maurice Trintignant - Luigi Piotti (#6)
- La 2ième course à laquelle participent les 250 Monza et le GP de Supercortemaggiore réservé aux voitures de 3L, qui a lieu sur l’autodrome de Monza à la fin du mois de juillet 1954. Les héroïnes de la journée sont les 735 S et 750 Monza officielles qui obtiennent les 2 premières places avec Hawthorn/Maglioli et Gonzales/Trintignant, elles sont suivies de près par la 250 Monza spider Scaglietti dotée d’une carrosserie très proche des voitures victorieuses, que pilotent Franco Cornacchia et Gerino Gerini. La Scuderia Guastalla (Ecurie Milanaise) a inscrit aussi une autre 250 Monza identique, confiée à Luigi Piotti et Robert Manzon, mais l’équipage Franco-italien arrivera seulement 11ième au classement final. Luigi Piotti prendra sa revanche, un peu plus tard, en arrivant 1er au volant de sa 250 Monza de la Scuderia Guastalla, sur le circuit de Reggio de Calabre.

- 8 août 1954 : Reggio di Calabria, Luigi Piotti (#24)

- Cornacchia/Gerini GP Monza Supercortemaggiore
- La dernière sortie officielle de la 250 Monza se fait lors du grand prix de Senigallia où elle termine 2iè avec Gerino Gerini derrière la 750 Monza d’ Umberto Maglioli. Par la suite, les 250 Monza de la Scuderia Guastalla et celles des autres écuries privées disputeront encore de nombreuses compétitions aux Etats Unis avec une 5ie place obtenue à Carrera Panamericana avec Franco Cornacchia, mais aussi en Europe, sans plus jamais obtenir les résultats remarquables de naguère.
- FICHE TECHNIQUE
Moteur : avant longitudinal ; 12 cylindres en V à 60° ; alésage course = 68X68 mm ; cylindrée : 2953 cm3
Distribution : simple arbre à cames en tête par banc de cylindres ; 2 soupapes/cylindres
Alimentation : 3 carburateurs quadruple corps Weber 36DCF/3
Allumage : double ; 2 magnétos
Puissance : 240 Ch à 7200 Tr/mn
Châssis/carrosserie : Châssis en tubes d’acier ; carrosserie en aluminium
Transmission : aux roues arrières ; boîte de vitesses à 4 rapports + marche arrière
Suspensions : bras triangulés à l’avant ; essieu De Dion à l’arrière
Direction : à vis et roues hélicoïdales
Freins : à tambour
Roues : à rayons Borrani ; pneumatiques 5-50-16 à l’avant ; 6-00-16 à l’arrière
Empattement : 2.25 m
Poids : 850 Kg
- Exemplaires produits :
Numéros de châssis : 0420/M Pinin Farina ; 0432M Pinin Farina puis Scaglietti ; 0442/M Scaglietti ; 0446/M; 00466/M (voiture labo?) Pinin Farina


- Châssis # 0432/M Scaglietti

- Châssis 0442/M Scaglietti à la Carrera Panamericana avec le très imposant Franco Cornacchia à son volant



- Châssis 0442/M Scaglietti de nos jours

- Châssis # 0466/M Pinin Farina ou ce qui l'en reste, exposé à Rétromobile
- PRINCIPAUX RESULTATS DE LA 250 MONZA EN 1954
12 h d’Hyères
06/06/1954 #6 Maurice Trintignant/Luigi Piotti #0420/M 1er
II GP de Monza Supercortemaggiore
27/07/1954 #20 Franco Cornacchia/Gerino Gerini #0442/M 3ie; #54 Luigi Piotti/Robert Manzon #0432/M 11e
GP de Reggio de Calabre
08/08/1954 #24 Luigi Piotti #0432/M 1er
GP de Senigallia
08/08/1954 Gerino Gerini #0442/M 2ie
Carrera Panamericana
23/11/1954 #22 Franco Cornacchia/ Enrico Peruchini #0442/M 5ie